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French to Portuguese: L'inutilité, l'injustice suprême General field: Social Sciences Detailed field: Economics
Source text - French L'inutilité, injustice suprême
Paysans sans terre du Brésil, précaires d'Europe, habitants des bidonvilles
de Bombay, chômeurs, malades, réfugiés : notre époque a engendré une figure
tragique: «l'homme inutile», aussi bien aux autres qu'à ses propres yeux.
D
> Pierre-Noël Giraud
Professeur d'économie a Mines
PansTech et a l'université Pans-IX,
il est l'auteur de L'Homme mutile
Du bon usage de l'économie,
Odile Jacob, 2015
e Xi Jinping à Barack Obama,
les gouvernements, relayés
par le FMI et l'OCDE, s'alarment
désormais des inégalités
et prônent des croissances plus
«inclusives». La théorie du «ruissellement
» a vécu, tout comme, avant elle,
celle de lequilibre naturellement stable
des marchés financiers On redécouvre
l'ampleur des imperfections de marchés.
L'enrichissement des plus riches ne suffit
pas à sortir les plus pauvres de leurs
trappes de pauvrete, tandis que les inégalités
de revenus, qui se creusent partout,
nuisent à la sacro-sainte «croissance
» (par sous-consommation),
mettent en danger la stabilité financiere
(par endettement excessif) et même
entravent la mobilite sociale, I innova
lion et la sauvegarde de la planete'
Réduire les inégalités devient ainsi la
priorité officielle des gouvernements.
Reste à la mettre en oeuvre.
Superflus, ignorés, exclus
On pourrait commencer par s'interroger,
puisque les formes des inégalités sont
en réalité tres diverses, sur celles qu'il
conviendrait de réduire en priorité, celles
qui sont les plus «injustes». Ceci engage
nécessairement la définition de ce que
serait une societe « minimalement juste »
sur le plan économique, une réflexion
dans laquelle se sont illustres John Rawls
et Amart>a Sen, parmi bien d'autres A
mes yeux, la forme d'inégalité la plus
injuste est «l'inutilité» C'est l'existence
d'hommes et de femmes, de plus en plus
nombreux, qui sont nés ou sont devenus
mutiles aux autres et à eux-mêmes. Or,
nous a dit Rene Descaites: «C'est proprement
ne valoir rien que de n'être utile
Date : JAN 16
Périodicité : Mensuel
OJD : 31142
Page de l'article : p.30-31
Journaliste : Pierre-Noël Giraud
Page 2/2
Tous droits réservés à l'éditeur JACOB2 7892736400505
fl personne» (Discours de la methode) Ils
ne sont même pas surexploites, ils sont
superflus, inexploitables, surnuméraires,
ignores, rejetes, exclus et souvent hais
Aujourd'hui, les damnes de la Terre ne
sont plus les colonises et les surexploites,
ce sont les hommes et les femmes mu
ales Contrairement aux colonises et aux
prolétaires dont on avait fort besoin, les
autres peuvent tres bien s'en passer De la
a songer aux moyens de s en débarrasser,
il n y a qu'un petit pas
Qui sont-ils7 Dans les pays riches, les
chômeurs de longue duree et toutes
celles et ceux qui ne se présentent même
pas sur le marche du travail ou en ont ete
expulses trop tôt Ils survivent d'assistance
publique ou familiale Maîs aussi
tous ceux, que l'on appelle aux Etats Unis
des « working poors », qui enchaînent
de «petits boulots» intermittents ne
leur permettant en aucune façon de
progresser Ils parviennent difficile
ment a survivre par eux mêmes et ne
demandent ainsi rien aux autres, maîs
sont enfermes dans des trappes sans
espoir d'en sortir Ils sont des dizaines
de millions dans I OCDE Dans les pays
émergents et pauvres, ce sont les paysans
qui n'ont pas assez de terre et qui survivent
misérablement en quasi autarcie
Ce sont les habitants des bidonvilles qui
ne parviennent pas a survivre de petits
boulots dans le secteur informel et dont
un capital naturel tres degrade (eau
insalubre, fumées des foyers confines)
détruit la sante Eux aussi dépendent de
formes d'assistance familiale Ils sont
des centaines de millions Dans les pays
riches comme dans les plus pauvres, ce
qu'ils ont en commun, ce qui les carac
tense, c'est qu'ils sont enfermes dans des
trappes, pris dans des nasses dont ils ne
peuvent sortir malgre tous leurs efforts
Quand on est tombe dans l'inutilité, on
n'a en effet généralement acces a rien de
ce qui vous permettrait d'en sortir un
peu de credit, de formation, une bonne
sante, un minimum de relations
Adoptons le critere de justice econo
mique d'A Sen, qui en substance pose
que chacun doit avoir, tout au long de
sa vie, un minimum de «capacites», qui
sont des «libertés substantielles» Ce
minimum inclut I) la capacite d'accès a
une nourriture et aux soins qui procurent
au moins l'espérance de vie moyenne du
pays ou l'on vit et 2) la capacite, si on le
souhaite, de progresser pour obtenir la
vie «que l'on a raison de vouloir avoir»,
dit A Sen, ce qui suppose la liberte poli
tique, une formation initiale suffisante
et la capacite de I améliorer sans cesse,
et de maniere plus generale des capacites
«d'accès» au capital naturel et aux
autres Selon ce critere, il est clair que
l'ouverture des trappes d'inutilité, ou
précisément les gens restent enfermes
parce qu'ils n'ont pas le minimum de
«capacites» qui leur permettraient d'en
sortir par eux-mêmes, doit devenir la
priorité premiere de toute politique eco
nomique Et tout programme visant a
éradiquer l'inutilité devrait recueillir un
tres large consensus
Dessiner les grandes lignes de politiques
d'eradication de l'inutilité passe par
l'analyse de ses causes Les tensions
locales avec le capital naturel, que le
changement climatique va aggraver,
sont une des causes importantes d mu
tilite dans les pays pauvres et émergents
La globalisation des firmes, qui met en
concurrence implacable les territoires
du monde entier pour la localisation des
emplois que j'appelle < nomades», en est
une autre cause Les fluctuations economiques
engendrées par des krachs de la
finance de marche augmentent encore
le nombre d hommes tombant dans
I inutilité
Dans les soutes
des secteurs sédentaires
Tenons-nous en ici a la cause d'mutihte
qu'est la globalisation des firmes
Grâce a Internet et au container, la glo
bahsation des firmes a fait éclater les
chaînes de valeur des biens et services
Les firmes globales en localisent les
chaînons ou bon leur semble Au sem
de chaque territoire, on trouve donc
des emplois nomades, en compétition
avec d'autres emplois nomades dans le
monde entier, et des emplois sédentaires
Ces derniers ne sont en compétition que
localement et fournissent des biens et
services sédentaires a eux-mêmes et aux
nomades, qui soit les utilisent comme
moyens de production locaux de biens
nomades, soit les consomment Quant
aux hommes inutiles, ils apparaissent
«dans les soutes» des secteurs seden
taires Ils résultent de ce que les secteurs
sédentaires ne parviennent pas a les
employer A cela, deux types de causes
I) les nomades du territoire ne sont ni
assez nombreux ni assez riches et par
conséquent, la demande qu'ils adressent
aux sédentaires est trop faible, 2) les
biens et services sédentaires proposes
sont si peu attrayants que les détenteurs
d'emplois nomades se tournent vers des
biens nomades substituts Pour passer
une bonne soiree on peut en effet acheter
une pizza surgelée et regarder en VOD
un hlm d'Hollywood sur un ordinateur
Lenovo, ou aller dîner au bar a vm d a
côte, puis au theâtre avec des amis
La globalisation des firmes a engendre
une tres inégale repartition dans
le monde des emplois nomades sous
I effet de puissantes imperfections de
marche II y en a trop en Chine, dont la
croissance est excessivement tirée par
les exportations et pas assez par son
marche interieur, il n y en a dramati
quement pas assez en Afrique, tandis
que les Etats Unis et l'Europe en ont
trop perdus pour eviter une augmen
talion des inégalités de revenus entre
emplois nomades et sédentaires ainsi
que du nombre d'hommes inutiles Pour
corriger ces exces, deux impératifs se
présentent aujourd'hui d'une part, aug
menier le nombre d'emplois nomades
sur le territoire, d autre part, rendre plus
innovants, attractifs et moins chers les
biens et services sédentaires •
PlEME «OIL
GIRAUD
LHomme
INUTILE
POUR ALLER PLUS LOIN
• L'HOMME INUTILE
Du bon usage de I economie
Pierre Noel Giraud
Odile Jacob 2015
Une version plus longue de cet article est publiée
sur notre site, www scienceshumames com
Translation - Portuguese A inutilidade, suprema injustiça
Autor: Pierre – Noël Giraud, professor de Economia da Ecole de Mines ParisTech e da Universidade de Dauphine, é o autor de “O homem inútil. Da correta utilização da Economia” (Odile Jacob 2015).
Trabalhadores sem terra do Brasil, pessoas em condições precárias da Europa, habitantes das favelas em Bombaim, desempregados, doentes, refugiados: nossos tempos provocaram a aparição de uma figura trágica: o homem inútil, tanto para os outros como para si mesmo.
Artigo publicado na revista mensal “Sciences Humaines” – (França, páginas 30 – 31) – janeiro 2016
De XI Jinping a Barack Obama, os governos, secundados pelo FMI e a OCDE, agora se preocupam com as desigualdades e pregam crescimentos mais inclusivos. A teoria do “escoamento” tornou-se obsoleta, da mesma maneira como outrora foi o caso do equilíbrio naturalmente estável dos mercados financeiros. Redescobre-se a amplitude das imperfeiçoes de mercados. O enriquecimento dos mais ricos não é suficiente para retirar os mais pobres de seus alçapões, ao passo que as desigualdades de salários, que se acentuam em todos os lugares, prejudicam o sacrossanto “crescimento” (pelo subconsumo), colocam em perigo a estabilidade financeira (por causa do excessivo endividamento) e até entravam a mobilidade social, a inovação e, sobretudo, a salvaguarda do planeta! Reduzir as desigualdades, então, torna-se a prioridade oficial dos governos. Continua, entretanto, a questão da sua implementação.
Supérfluos, ignorados, excluídos
Poderia se começar por perguntar, visto que, em realidade, as formas de desigualdades são muito diversas, quais são as que convém reduzir prioritariamente as que são as mais “injustas”. Isto necessariamente supõe a definição do que seria uma “sociedade minimamente justa” sob o plano econômico e trata-se de uma reflexão na qual ilustraram-se John Rawls e Amartya Sen, entre muitos outros. Do meu ponto de vista, a forma mais injusta de desigualdade é a “inutilidade”. É a existência de homens e de mulheres, cada vez mais numerosos, que nasceram ou tornaram-se inúteis aos outros e a eles mesmos. Como nos disse René Descartes: “Não se vale propriamente nada, quando se é inútil a qualquer pessoa” (Discurso do método). Eles não são nem superexplorados, eles são supérfluos, inexploráveis, supranumerários, ignorados, rejeitados, excluídos e, muitas vezes, odiados. Hoje, os malditos da Terra não são mais os colonizados e os superexplorados, são os homens e as mulheres inúteis. Ao contrário dos colonizados e dos proletários, de quem muito se precisava, aqueles são perfeitamente dispensáveis. A partir daí imaginar as formas de se livrar deles é só um pequeno passo.
Quem são eles? Nos países ricos, são os desempregados de longa data e todos aqueles e aquelas que nem se apresentam ao mercado de trabalho ou dele foram expulsos cedo demais. Eles sobrevivem da assistência pública ou familiar. Mas também são todos aqueles que nos Estados Unidos são chamados de “working poors”, efetuando trabalhos ocasionais e mal pagos, sem poder progredir de qualquer maneira. Eles dificilmente sobrevivem pelos seus próprios meios e não pedem nada aos outros, mas são aprisionados em alçapões, com ausência de esperança de um dia sair deles. São dezenas de milhões no espaço da OCDE. Nos países emergentes e subdesenvolvidos, são os trabalhadores e agricultores que não possuem terra suficiente e que, miseravelmente, sobrevivem em quase autossuficiência. São os habitantes das favelas que não conseguem sobreviver dos trabalhos ocasionais do mercado informal e cujo capital natural muito degradado (agua salobra, fumaças em espaços confinados) destrói a saúde. Eles também dependem de formas de assistência familiar. São centenas de milhões. Nos países ricos como nos mais pobres, o que eles têm em comum, o que os identifica, é que eles estão confinados em armadilhas, apanhados em armações das quais, apesar dos esforços, eles não podem se desvencilhar. Quando se cai na inutilidade, geralmente não se tem acesso a nada que permitiria desfazer-se do impasse: um pouco de crédito, uma saúde boa, um mínimo de relações.
Adotemos o critério de justiça econômica de A. Sen, que substancialmente coloca que cada um deve ter, ao longo da sua vida, um mínimo de capacidades que são as “liberdades substanciais”. Este mínimo inclui: 1) capacidade de acesso a uma nutrição e aos cuidados que asseguram pelo menos uma esperança média de vida no país onde se vive; 2) capacidade, se desejada, de progredir para obter a vida “que se tem razão de querer viver”, diz A. Sen, e que supõe liberdade política, ensino suficiente e capacidade de melhorá-lo sem cessar, e, de maneira mais geral, as seguintes capacidades de acesso: ao capital natural e aos outros. Segundo este critério, está claro que a abertura das armadilhas de inutilidade, onde as pessoas precisamente ficam trancadas porque elas não possuem o mínimo de “capacidades” que lhes permitiriam de se libertarem por si próprias, deve se tornar a prioridade numero 1 de toda política econômica. E todo e qualquer programa visando erradicar a inutilidade deveria ser objeto de um amplo consenso.
Delinear as grandes linhas das políticas de erradicação da inutilidade passa pela análise das causas. As tensões locais com o capital natural, que a mudança climática vai agravar, são uma das importantes causas de inutilidade nos países pobres e emergentes. A globalização das empresas - que, para a localização dos empregos que eu chamo de “nômades”, colocam em concorrência implacável os territórios do mundo inteiro - é outra causa. As flutuações econômicas provocadas pelos colapsos da finança de mercado aumentam ainda o número de pessoas vítimas da inutilidade.
Nos porões dos setores sedentários
Concentremo-nos aqui à causa da inutilidade que é a mundialização das empresas. Graças à Internet e ao contêiner, a mundialização das empresas rompeu as cadeias de valor dos bens e serviços. As empresas globais localizam seus elos onde bem quiserem. Em cada território, então, encontram-se empregos nômades, em concorrência com outros empregos nômades do mundo inteiro, e empregos sedentários. Os sedentários encontram-se localmente em competição e eles fornecem bens e serviços a eles mesmos e aos nômades, que ou os utilizam como meios de produção locais de bens nômades ou os consomem. Quanto aos homens inúteis, eles aparecem “nos porões” dos setores sedentários. Eles são o resultado do que os setores sedentários não conseguem empregar. Para isso, dois tipos de causas: 1) os nômades do território não são suficientemente numerosos nem ricos, e, em consequência, a demanda formulada aos sedentários é muito fraca, 2) os bens e serviços sedentários propostos são tão pouco atraentes que os titulares de empregos nômades se dirigem aos bens nômades de substituição. Para passar uma noite agradável, a gente pode comprar uma pizza congelada e ver um filme de Hollywood on demand utilizando um computador Lenovo, ou ir jantar no restaurante vizinho e depois ir ao teatro com amigos.
A mundialização das empresas provocou no mundo uma repartição muito desigual dos empregos nômades por causa de poderosas imperfeições de mercado. Existem muitos desses empregos na China, cujo crescimento é puxado em excesso pelas exportações, em detrimento do mercado interior. Dramaticamente, eles quase não existem na África, enquanto que os Estados Unidos e a Europa os perderam em excesso, a fim de evitar um aumento das desigualdades de rendimentos entre os empregos nômades e sedentários, bem como do número de homens inúteis. Para corrigir esses excedentes, dois imperativos hoje se apresentam: de um lado, aumentar o número de empregos nômades no território e, de outro lado, tornar os bens e serviços sedentários mais atraentes, mais baratos e inová-los.
Saiba mais
L’HOMME INUTILE – Du bon usage de l’économie
Pierre-Noël Giraud
Odile Jacob, 2015
Uma versão mais longa deste artigo está publicada no site: www.scienceshumaines.com
Tradução: Martina Grasel Maigret
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Bachelor's degree - Université Paris 3
Experience
Years of experience: 6. Registered at ProZ.com: Apr 2018. Became a member: Mar 2023.
After spending over 15 years working on international programs for an environmental services listed company, I developed a taste for multicultural projects.
Being a so-called cultural bridge and committed to good translation/localization services, I decided to jump into the translation adventure.
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